Pre-loader

Épisode 42 : CONNAÎTRE LES AIDES À LA MOBILITÉ DURABLE

Dans un monde où la voiture individuelle thermique est encore omniprésente parmi le secteur du transport, la transition vers des modes de déplacement durables est devenue une priorité. Dans le cadre du Plan Climat, à compter de 2035 tous les pays membres de l’Union européennes devront mettre fin à la vente de voitures thermiques. Il est donc fondamental d’encourager les Français à passer à la voiture électrique et aux autres mobilités durables. Cependant, cette transition prend du temps et nécessite souvent des investissements financiers conséquents. Et cela peut constituer un frein pour de nombreuses personnes et entreprises. Face à ce défi, l’État a mis en place divers mécanismes de financement pour soutenir la transition et financer cette mobilité durable.

Quelle est la situation des voitures en France ?

En France, on compte environ 38,9 millions de voitures en circulation. (Source : SDES, 2023)

Une voiture thermique encore trop présente

96,8 % des voitures roulent exclusivement à l’essence ou au diesel – dont 53 % uniquement pour le diesel.

Mais l’électrique gagne du terrain

(Source : Baromètre Avere-France, 2023 / Insee)

En seulement 5 ans la mobilité 100 % électrique a fait un vrai pas de géant :

  • En 2018, les voitures électriques particulières neuves représentaient 1,5 % de la part de marché total (soit 31 055 voitures électriques immatriculées en France).
  • En 2023, ce chiffre a bondi à 16 % de part de marché pour les voitures électriques particulières neuves (soit 328 512 voitures).

On compte au total au 31 décembre 2023, 1 018 605 véhicules 100 % électriques en circulation, soit seulement environ 2,6 % des voitures françaises en circulation.

Des points de recharge également en progression : 114 386 bornes de recharge ouvertes au public en 2023 (soit une augmentation de 39 % en un an).

Comment l’Etat accompagne le développement des mobilités durables ?

Il existe différentes aides pour passer le cap de la transition électrique et/ou pour opter pour d’autres moyens de mobilités durables. Les dispositifs pour 2024 sont :

Pour la voiture

Le bonus écologique

Cette aide vise à aider les particuliers et professionnels français pour l’achat ou la location d’un véhicule électrique et/ou hydrogène neuf ou d’occasion. Le montant peut atteindre jusqu’à 7 000 € pour une voiture particulière neuve (sous conditions de revenus) et 1 000 € pour une voiture particulière d’occasion.

La prime à la conversion

En complément du bonus écologique, la mise en destruction de certains véhicules anciens permet de bénéficier d’une prime pour l’achat d’un véhicule peu polluant. L’aide peut aller (sous condition de revenus) jusqu’à :

  • 4 000 € pour l’acquisition d’un véhicule thermique neuf ou d’occasion,
  • 6 000 € pour un véhicule électrique et/ou à hydrogène.

Le leasing d’un véhicule électrique (aussi appelé leasing social)

Il s’agit d’une offre de leasing, subventionnée par l’État et destinée aux ménages les plus modestes et permettant d’acquérir un véhicule électrique pour 100 € par mois.

Le rétrofit

Il s’agit de la transformation d’un véhicule à motorisation thermique en véhicule à motorisation électrique ou hybride rechargeable. Le montant de la prime est fixé à 1500 € pour une personne morale et est variable pour un particulier.

Pour les autres mobilités

Le vélo

Pour l’achat d’un vélo classique, à assistance électrique ou même cargo il est possible d’obtenir une aide provenant de l’État et des collectivités (en fonction des revenus).

  • Pour les vélos dits classiques, le montant de l’aide est de 150€ maximum.
  • Pour les vélos à assistance électrique, le montant de l’aide peut s’élever jusqu’à 400€ maximum.
  • Pour les vélos-cargos, le montant du bonus est égal à 40 % du prix d’acquisition, dans la limite de 2 000 €.

Le covoiturage

La prime Coup de pouce CEE “Covoiturage” a été mise en place par le ministère chargé de l’énergie. Cette opération vise à inciter les conducteurs à s’engager dans des trajets de covoiturage et à les accompagner vers une pérennisation de son usage.

  • Prime pour les trajets quotidiens (-80 km). Pour bénéficier de cette prime, le conducteur doit être inscrit sur une plateforme numérique de covoiturage. Il peut recevoir une première prime de 25 € après son premier trajet. Puis une prime supplémentaire d’au moins 75 € après avoir effectué neuf trajets supplémentaires dans les trois mois suivant le premier trajet.
  • Prime pour les trajets longue distance (+80 km). Même condition que pour les courtes distances, il faut avant tout être inscrit sur une plateforme numérique de covoiturage. La prime est de 25 € après le premier trajet. Puis une prime supplémentaire d’au moins 75 € est offerte après la réalisation de deux trajets supplémentaires dans les trois mois suivant le premier trajet.

Les transports en commun

Certaines collectivités proposent la gratuité des transports en commun pour tous, et c’est notamment le cas dans la ville de Montpellier depuis la fin de l’année 2023. Pour les déplacements domicile-travail, il existe le Forfait Mobilités Durables (FMD). C’est une aide pouvant aller jusqu’à 700 € par an pour les salariés du secteur privé et jusqu’à 300€ pour les salariés du secteur public.

Les idées reçues…

Idée reçue n°1 : « La voiture électrique ne présente aucun avantage financier comparé à la voiture thermique. » FAUX. Sur sa durée de vie, le coût complet d’un véhicule électrique doté d’une batterie (d’environ 60 kWh) est inférieur à celui d’un véhicule thermique. De plus, on estime le coût de recharge d’une voiture électrique à environ 3 euros pour 100 kilomètres, contre 12,25 euros en moyenne pour une voiture essence. (Tarifs pour une citadine au 1er février 2024).

Idée reçue n°2 : « La voiture électrique ne pollue pas moins que la voiture thermique si on prend compte de toutes les étapes de sa conception. » FAUX mais. Certes, la fabrication d’une voiture électrique est 2 fois plus polluante que celle d’une voiture thermique. Cependant, en tenant compte du cycle de vie complet, la voiture électrique compense largement sa phase de conception. On estime qu’une citadine thermique utilisée en France émet donc 2,5 plus de gaz à effet de serre que son équivalent électrique sur toute sa durée de vie. C’est encore plus vrai dans les pays où l’électricité est décarbonée en France ou en Suède par exemple. (Source : Cabinet de conseil Carbone 4 / Carbon Brief).

Des liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 41 : OPTER POUR DES VACANCES ÉCORESPONSABLES

Sous l’effet des offres « low cost », des « city trip » et autres promotions, nous voyageons plus souvent dans l’année, pour des séjours toujours plus courts et plus lointains. En France, le mode de transport utilisé pour se rendre sur son lieu de vacances constitue un facteur important d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, dans le bilan de ces déplacements, l’avion puis les véhicules particuliers émettent nettement plus de GES que les voyages en train. En termes de distances parcourues, l’avion et la voiture dominent largement. Si nous souhaitons décarboner nos déplacements et opter pour des vacances écoresponsables, le changement de modes de mobilité est nécessaire aussi lors de nos départs en vacances. Il n’y a pas forcément besoin de partir loin pour passer de bonnes vacances et découvrir de belles choses !

Les déplacements des Français pour partir en vacances

(Source : The Shift Project, France)

La mobilité longue distance

La mobilité longue distance est définie comme la mobilité qui éloigne à plus de 80 km à vol d’oiseau du domicile, ou de 100 km de distance routière. Les motifs sont divers : on se déplace surtout pour motifs personnels (vacances, visites aux proches, assistance à des évènements sportifs ou culturels, autres loisirs) mais aussi professionnels (déplacements occasionnels, déplacements réguliers de type domicile-travail).

  • Pour sa mobilité de longue distance, un résident français parcourt en moyenne plus de 7 600 km cumulés par an.
  • 6,3, c’est le nombre de voyages longue distance effectués par un Français en une année, ce qui représente en moyenne 1200 km parcourus (aller + retour)
  • Les vacances représentent 50% des trajets longue distance.

La répartition des différents modes de mobilité

Les voyages longue distance reposent à 80% sur des modes de transport carbonés (voiture, avion), suivis par le train (10%).

Les Françaises et Français pourraient effectuer en moyenne un aller-retour long courrier (trajet en avion de plus de 4000 km de 6 heures ou plus) tous les 10 ans afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et ainsi respecter l’Accord de Paris. En d’autres termes, cela équivaut environ à un voyage lointain dans les années 2020, puis un autre dans les années 2030. (Source : Greenpeace)

Penser son voyage autrement

Limiter l’empreinte carbone de son trajet

Pour aller vers des vacances écoresponsables, nous devons d’abord penser sobriété. De nombreuses ressources existent pour organiser son séjour sans voiture :

  • Privilégier les voyages en train en France mais aussi en Europe. Avec une émission de 13 à 43 g CO2/km, le train est le moyen de transport motorisé le plus écologique. Il existe des applications de voyage responsable, il suffit de choisir son pays de destination et ses préférences de voyage.
  • Pour partir en vacances, il reste encore l’option bus ou covoiturage. Si l’utilisation de la voiture est indispensable pour se rendre sur son lieu de vacances, pensez à mettre votre trajet sur un site de covoiturage s’il reste de la place dans votre voiture.

Privilégier les destinations près de chez soi

Qui dit sobriété, dit aussi partir moins loin ! La France est la 1ère destination touristique du monde grâce à sa diversité incroyable de paysages entre mers et montagnes, et des pays limitrophes à visiter.

3 exemples de destinations dépaysantes :

Envie de Colorado ? Randonnez au cœur des Ocres de Rustrel dans le Vaucluse.

Envie de Thaïlande ? Découvrez la Cascade des Tufs au cœur des montagnes du Jura.

Envie d’Irlande ? Admirez les Falaises d’Etretat qui surplombent la Manche.

Choisir un hébergement écologique

Du camping à l’hôtel de luxe, de plus en plus d’établissements touristiques cherchent à réduire leur empreinte carbone en analysant les différents postes qui consomment de l’énergie et ont un impact sur l’environnement : chauffage, éclairage, produits d’entretien, déchets, gaspillage alimentaire. Vous pouvez privilégier les hébergements au label de tourisme durable comme la Clef verte qui est un label attribué en France aux établissements respectueux de l’environnement et des ressources naturelles, qui s’engagent dans une démarche environnementale performante.

Des activités décarbonées

Les activités décarbonées ont un objectif : du fun, des loisirs, mais zéro émission de carbone. On y retrouve par exemple la randonnée pédestre, la randonnée à vélo ou en VTT, le kayak, le voilier, l’escalade ou encore des sorties thématiques centrées sur l’observation et la sensibilisation aux écosystèmes. Renseignez-vous auprès des offices du tourisme de la région.

Les vacances itinérantes

Autre solution qui s’offre à vous, les vacances itinérantes pour changer de rythme, prendre son temps et partir à l’aventure.

  • À pied, vous pouvez faire des itinéraires mythiques comme les GR ou St Jacques de Compostelle mais vous pouvez aussi partir sur les chemins de randonnée autour de chez vous.
  • À vélo. Certaines applications regroupent des itinéraires cyclables en France et à travers toute l’Europe.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Les vacances écoresponsables sont plus chères. » FAUX. Pas forcément, si vous faites du covoiturage pour votre déplacement en voiture ou si vous demandez un billet congé annuel à la SNCF. Et si vous optez pour des vacances itinérantes à pied, à cheval ou à vélo, vous économisez tous les frais liés à vos déplacements.
Idée reçue n°2 : « En vacances j’oublie tous mes engagements. » ON ESPÈRE QUE NON ! Ce n’est pas parce qu’on n’est pas chez soi qu’on laisse de côté ses bonnes habitudes : tri des déchets, refus de la surconsommation ou du gâchis, mobilité raisonnable ou respect des paysages. Des comportements aussi précieux en vacances qu’à la maison !

Des liens utiles :

Une infographie pour organiser ses prochaines vacances au kilomètre
Comment voyager en train en France et en Europe, grâce à l’Association Mollow
Voyager à vélo en France et en Europe.
Visualiser l’impact du transport sur le climat
Article Greenpeace “Un vol long-courrier tous les 10 ans : la seule fréquence compatible avec l’Accord de Paris ! »


Voir plus d’épisodes

Épisode 40 : PROFITER DU FORFAIT MOBILITÉS DURABLES

L’essor de la voiture a permis à de nombreux ménages de s’éloigner de plus en plus des grandes villes et de pouvoir s’offrir une habitation plus spacieuse. Cependant, cet éloignement a créé une vraie dépendance à l’automobile avec un taux de motorisation atteignant 84 % (c’est-à-dire le pourcentage de ménages disposant au moins d’une voiture) (Source : INSEE, 2018).

Cette dépendance concerne avant tout les « zones peu denses » (villes de moins de 10 000 habitants) où vit un tiers de la population française : 89 % vont travailler en voiture et parcourent en moyenne 7 690 kilomètres par an (soit 1,6 fois plus que les gens vivant au centre-ville). (Source : INSEE, 2017).

Malheureusement ces modes de vie ont des répercussions pour la planète !

Aujourd’hui, il est possible de changer ses habitudes et d’adopter des modes de transports écoresponsables et durables. Depuis la loi d’Orientation des Mobilités mise en place par le gouvernement en 2020, le sujet de la mobilité domicile/travail devient un sujet obligatoire pour les entreprises de plus de 50 employés ayant un Comité Social et Économique. Elles accompagnent ainsi leurs salariés vers des évolutions plus propres grâce notamment au Forfait Mobilités Durables.

Des trajets domicile-travail encore trop polluants

La voiture : un réflexe pour le plus grand nombre

  • Comme vu dans l’épisode précédent, la voiture représente 75% des trajets domicile-travail (Source : Alphabet x IFOP)
  • 16 %, c’est la part des émissions de gaz à effet de serre des trajets domicile-travail en France en 2019 (soit 7,4 millions de tonnes d’équivalent CO2). (Source : INSEE)
  • 0,7 tonne d’équivalent CO2 par an, c’est la quantité moyenne qu’émet un travailleur pour ses trajets (Source : INSEE), ce qui représente presque 6 tours du monde en TGV (soit 238 908 kilomètres).

Le problème de l’autosolisme

L’autosolisme est le fait de se déplacer seul dans sa voiture, avec un impact sur la congestion routière, la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. On estime que plus de 8 conducteurs français sur 10 sont seuls dans leur voiture le matin (Source : VINCI Autoroutes, 2023). Changer de mobilité au quotidien est donc un enjeu environnemental, notamment sur les trajets domicile-travail.

Une solution pour y remédier : le Forfait Mobilités Durables (FMD)

« La mobilité durable n’est pas seulement une question de transport, c’est une question de qualité de vie. » – Enrique Peñalosa.

Un dispositif mis en place par le gouvernement

Le Forfait Mobilités Durables prévoit la contribution, entière ou partielle, des employeurs aux frais de déplacement de leurs salariés qui utilisent des moyens de transport durables pour leurs trajets domicile-travail. Sa prise en charge est obligatoire pour les structures du secteur public et est facultative pour celles du privé.

Une prise en charge des mobilités douces ou alternatives

  • Vélo et vélo à assistance électrique (personnel et en location) ;
  • Covoiturage (conducteur ou passager) ;
  • Engins de déplacement personnels, cyclomoteurs et motocyclettes en location ou en libre-service (comme les scooters et trottinettes électriques en free floating) ;
  • Autopartage avec des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogènes ;
  • Transports en commun (hors abonnement)
  • Engins de déplacement personnel motorisés des particuliers (trottinettes, monoroues, gyropodes, skateboard, hoverboard…)

Exclus du FMD : les scooters des particuliers, la marche, les taxis (vélos ou non), les VTC et les abonnements de train. De plus, les moteurs ou assistances électriques des engins motorisés doivent être non thermiques.

Les montants versés

Dans le secteur privé, le montant, négociable entre 0 et 800 €, est à la charge de l’employeur mais est exonéré d’impôts pour les salariés et de cotisations sociales pour l’employeur. Il a alors la possibilité de sélectionner les modes de déplacement qu’il souhaite prendre en charge (dans le respect des montants et des modes de déplacement prévues dans la loi) mais aussi la manière dont les salariés doivent justifier leurs trajets (attestation sur l’honneur ou justificatifs et factures).

Dans le secteur public, il peut aller jusqu’à 300 euros par an et par agent, exonéré d’impôt. Le montant annuel du FMD est fixé à :

  • 100 € lorsque le nombre de déplacements est compris entre 30 et 59 jours ;
  • 200 € lorsque le nombre de déplacements est compris entre 60 et 99 jours ;
  • 300 € lorsque le nombre de déplacements est d’au moins 100 jours.

5 bonnes raisons de demander le Forfait Mobilités Durables auprès de votre employeur

  • Augmenter votre pouvoir d’achat
  • Avoir un impact positif sur l’environnement, en optant pour les modes de transport durables.
  • Gardez la forme – le vélo ou la marche contribuent à un mode de vie plus actif et sain.
  • Réduction du stress lié à la conduite. Éviter les embouteillages et les contraintes liées à la conduite individuelle peut contribuer à réduire le stress associé aux trajets domicile-travail.
  • Flexibilité dans le choix des modes de transport

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « On ne peut pas cumuler le remboursement des Transports en Commun et le Forfait Mobilité Durable. » FAUX. L’addition des deux est possible, à condition que leur somme ne dépasse pas 800€. Une fois les 50% de l’abonnement pris en charge par l’employeur, le restant peut venir financer d’autres modes de transport comme le vélo pour les premiers et derniers kilomètres ou encore le covoiturage pour les jours où les Transports sont non disponibles. (Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, 2022)

Idée reçue n°2 : « Le Forfait Mobilités Durables est réservé aux grandes entreprises. » FAUX. Ce dispositif est accessible et peut être mis en place dans tous les types de structures, quelle que soit leur taille (TPE, PME, Grandes entreprises, associations, etc.)

Des liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 39 : MARCHER

La marche est le moyen de transport universel, accessible par tous et pratiqué à tout âge. En effet, il s’agit de l’activité physique la plus recommandée aux seniors. Elle permet à chacun de préserver son capital santé et sa forme physique, tout en prévenant l’apparition de certaines maladies.

« Marcher à pied pour mes trajets, c’est mieux pour mon bien-être, mon porte-monnaie et ma planète. » (Rapport Mobilités actives au quotidien. Le rôle des collectivités. Réseau français des Villes-Santé de l’OMS, 2013)

Les Français ne marchent pas suffisamment

  • 6 870, c’est le nombre de pas quotidien d’un français, qui correspond à 76 % de la recommandation faite par la revue scientifique The Lancet (Source : Application WeWard).
  • La marche représente 2,7 % des distances parcourues par les Français (Source : INSEE, 2021)
  • Seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice (Source : Anses)
  • Seulement 6 % des actifs français déclarent se rendre sur leur lieu de travail en marchant vs. 75% utilisent la voiture. (Source : Baromètre « Mobilité et bien-être au travail », Alphabet x IFOP)

Un réel impact sur leur santé

Une sédentarité en augmentation

Ces chiffres alarmants reflètent une croissance de la sédentarité (manque d’activité physique) partout en France.

  • 95 % de la population française est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis.
  • 7 heures, c’est le temps moyen quotidien consacré à des activités sédentaires (temps passé devant un écran, transports motorisés, loisirs sédentaires (jouer aux cartes, lire, etc.), temps passé assis sur le lieu de travail, etc.).

(Source : Anses)

Associée à des maladies chroniques

La sédentarité, c’est le 4ème facteur de risque de décès dans le monde. (Source : OMS)
Elle participe largement au développement des maladies chroniques qui sont des affections non transmissibles de longue durée, parfois permanentes, qui évoluent avec le temps (maladie cardiovasculaire, cancer, diabète…)

Pourtant la marche, c’est la vie !

« La marche est le meilleur remède pour l’homme », disait Hippocrate. Ce n’est pas seulement un moyen de déplacement, mais une activité physique à part entière.

Accessible pour tous

Quels que soient l’âge, la condition physique, l’emploi du temps ou encore les moyens financiers, cette activité saura s’adapter à tous. Contrairement à d’autres sports, la marche ne présente aucune contre-indication particulière, et ne nécessite aucun équipement spécifique.

Avec des effets bénéfiques sur la santé physique et mentale

  • Marcher régulièrement améliore ainsi l’état de santé général comme le tonus musculaire, la fonction articulaire, l’équilibre, la santé cardiovasculaire et respiratoire, etc.
  • 4 000 pas par jour suffisent pour réduire de façon significative les risques de décès précoces. (Source : The European Journal of Preventive Cardiology)
  • Les symptômes de la dépression seraient réduits de 36 % avec 30 minutes de marche quotidienne (Source : Étude publiée en 2011 dans le Journal of Psychiatric Research)

Avec peu de risque pour la santé

La marche est une activité douce où les risques de blessures sont minimes. À titre d’exemple, l’impact de la marche sur le corps représente moins de la moitié du poids de ce dernier alors que l’impact de la course en représente de trois à cinq fois plus.

Du déplacement vers l’activité physique

Les différentes marches

Pour intensifier ses bienfaits sur la santé il est alors possible d’augmenter sa cadence, sa durée et d’opter pour un autre type de marche. En effet, il en existe un certain nombre qui a chacune leur particularité. On retrouve, par exemple :

  • La marche rapide qui consiste à marcher à une intensité plus élevée ;
  • La marche afghane est à la croisée de l’exercice physique et de la méditation. Le rythme des pas est synchronisé avec la respiration ;
  • La marche bâton/nordique est un sport en pleine nature accessible à tous : moins traumatisante que la course grâce à l’usage des bâtons, et plus complète que la marche classique car elle sollicite l’ensemble des chaînes musculaires ;
  • La marche zéro déchet qui est une activité de nettoyage citoyen qui se décrit comme une combinaison de marche ou de jogging et de ramassage de déchets ;
  • Géocaching, marche d’orientation, randonnée, marche urbaine, etc.

À vous de trouver celle qui vous correspond le mieux.

Nos conseils pour démarrer du bon pied

  • Tout d’abord, il est essentiel d’avoir de bonnes chaussures, un équipement adapté aux conditions météorologiques (pluie, vent, chaleur), et des bâtons de marche si besoin.
  • Être régulier et augmenter progressivement ses capacités (commencer par exemple avec 1000 pas par jour puis augmenter à 1500 puis 2000, etc.)
  • Suivre le nombre de pas réalisés ou la distance parcourue grâce à un podomètre.
  • Installer des applications sur son smartphone qui valorisent le nombre de pas réalisés par jour en avantages, réductions, argent, dons à des associations : Weward, Macadam, Moovance, Charity Miles, etc.
  • Quand c’est possible, remplacer un déplacement en voiture par un déplacement à pied : aller chercher son pain, se rendre à la pharmacie, aller au cinéma, accompagner ses enfants à l’école, etc.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « La marche est ennuyeuse. » FAUX. Certains considèrent la marche comme une activité monotone et ennuyeuse. Cependant, la marche peut être rendue plus agréable en choisissant des itinéraires variés, en écoutant de la musique, des podcasts, ou en marchant avec des amis. Marcher permet de prendre du temps pour soi, de décompresser, de s’apaiser quand on est tendu, mais aussi d’y voir plus clair ou encore de trouver des solutions.

Idée reçue n°2 : « Il faut marcher rapidement pour bénéficier de ses bienfaits. » FAUX. Une idée reçue est que la marche doit être rapide pour être bénéfique. Bien que la marche rapide ait ses avantages, même une marche plus lente peut apporter des bienfaits pour la santé, en particulier pour les personnes moins actives.

Pour aller plus loin…

Des liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 38 : DÉCOUVRIR LA FINANCE SOLIDAIRE

La finance solidaire a émergé dans les années 1980 en France face au constat que la finance traditionnelle n’a pas toujours su soutenir l’économie réelle ou améliorer le niveau de vie des populations. Des structures comme le Crédit Coopératif ont été créées afin de développer des produits financiers orientés uniquement vers le soutien aux projets sociaux et solidaires. La finance solidaire et ses pratiques ont évolué pour devenir un financement alternatif, inclusif et responsable, qui met en relation des épargnants cherchant à donner du sens à leur placement en finançant des entreprises et associations à fort impact social et environnemental. Aujourd’hui, les Français souhaitent utiliser leur épargne pour des causes qui leur sont chères en donnant du sens à leur argent.

Une finance qui unit plusieurs parties prenantes

Les principaux acteurs

  • Les acteurs de terrain tels que des associations, entreprises, établissements financiers, coopératives ou encore sociétés foncières… Ils ont en commun la collecte – directe ou indirecte – de l’épargne des citoyens, afin de financer des projets à forte utilité sociale et/ou environnementale.
  • Les banques, assurances, mutuelles et sociétés de gestion assurent la gestion, et/ou la commercialisation de produits solidaires. L’argent collecté est mis à disposition des acteurs de terrain.

L’unique gage de confiance : le label Finansol

Créé en 1997 par l’organisme Fair (ex Finansol), le label Finansol est l’unique label attestant véritablement du caractère solidaire d’un produit financier. Son objectif est d’assurer aux épargnants que leur épargne contribue réellement au financement d’activités génératrices d’utilité sociale et environnementale comme le soutien à l’accès à l’emploi, le logement, l’agriculture biologique, aux énergies renouvelables.

4 manières d’épargner de façon solidaire

N’oubliez pas qu’il existe de nombreux produits financiers pour toutes les bourses et tous les profils. Quatre possibilités s’offrent à vous :

  • Via l’épargne salariale solidaire de mon employeur. Depuis 2008, les entreprises ont pour obligation de proposer un fond solidaire à leurs salariés et peuvent prendre différentes formes : don de tout ou partie des revenus issus du placement, investissement de l’épargne dans des associations ou entreprises solidaires, etc. Deux plans d’épargne sont alors concernés :
    • le Plan d’Epargne Entreprise (PEE)
    • le Plan d’Epargne pour la Retraite Collectif (PERCO ou PER collectif)

Certains organismes bancaires poussent leurs engagements plus loin en proposant, par exemple, de distribuer l’intégralité des frais de gestion de ces fonds directement à des organismes à forte utilité sociale et/ou environnementale.

  • En optant pour certains produits financiers proposés par les banques ou mutuelles d’assurance. On y retrouve les livrets développement durable, les OPC (Organisme de Placement Collectif) ou encore certaines assurances-vies. Il suffit alors de se renseigner auprès de son banquier, son assureur ou un autre établissement pour connaître les produits solidaires qu’ils proposent.
  • En choisissant une banque plus éthique, labellisée Établissements Solidaires et d’Utilité Sociale. Retrouvez les principaux organismes : https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/entreprises-structures-responsables/creer-entreprise-ou-structure-engagee/financements
  • En investissant directement dans le capital de structures solidaires, et ainsi devenir actionnaire ou sociétaire. Retrouvez la liste des entreprises solidaires dont les parts de capital sont labellisées Finansol sur https://www.finance-fair.org/fr/quels-sont-les-placements-labellises-finansol. Puis renseignez-vous auprès de l’entreprise qui vous intéresse.

Un bilan mitigé

La finance solidaire bien en deçà de la finance traditionnelle

(Source : Finance solidaire le baromètre, édition 2023-2024 pour l’année 2022)

Seule 0.45 % de l’épargne des Français concerne un placement solidaire en 2022 (soit 26,3 milliards d’euros collectés et immobilisés.)

Selon FAIR :

  • + 12 % de dons versés à des associations (par rapport à 2021, soit 4,8 millions d’euros)
  • + 22 % de financement solidaire (par rapport à 2021, soit 841,5 millions d’euros.)
  • 1590 projets ont été soutenus :
    • 62% pour les projets sociaux
    • 28% pour l’environnement
    • 7% pour la solidarité internationale

Des Français concernés qui manquent d’informations

Tout de même 1 Français sur 4 souhaite que leur épargne ait une finalité solidaire.

Cependant,

  • 67% se sentent mal informés sur les projets concernés par ce type d’épargne
  • 64% ne connaissent pas les produits existants pour ce type d’investissement
  • 66% ne savent pas comment l’argent est utilisé et investi

(Source : Sondage « Les Français et l’épargne solidaire », mené par FAIR, France Active et OpinionWay)

L’idée reçue

« La finance solidaire est moins rentable que la finance traditionnelle » FAUX. La finance solidaire offre des rendements compétitifs et similaires à ceux de l’épargne classique. Elle se différencie surtout par son impact positif sur la société et l’environnement.

Pour aller plus loin

Les liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 37 : EMPLOYER UN AIDANT

Comme nous avons pu le voir dans l’épisode n°3, en France on compte environ 11 millions d’aidants. Parmi eux, au moins 50 % sont des actifs, c’est-à-dire qu’ils sont salariés, entrepreneurs, demandeurs d’emploi, etc. (Source : Baromètre des aidants 2020 réalisé par la Fondation April et l’institut de sondage BVA). Cela exige au quotidien une grande disponibilité et de pouvoir mobiliser d’importantes ressources physiques, psychologiques et intellectuelles. Cette situation les oblige à trouver leur point d’équilibre entre ces trois engagements prenants : vie professionnelle, vie personnelle et vie d’aidant. Dans les entreprises et les organisations, la question des salariés aidants a longtemps été mise de côté, en grande partie parce qu’il s’agissait de situations privées. Désormais, le nombre de situations d’actifs aidants et la porosité entre la vie privée et la vie professionnelle ne permettent plus d’éviter ce sujet.

Être aidant et salarié

Une situation souvent difficile à gérer

En France aujourd’hui, environ 1 salarié sur 5 est un aidant qui jongle quotidiennement entre son travail et son rôle d’aidant. Cette situation peut rapidement devenir difficile à gérer et entraîne des impacts négatifs sur :

  • sa vie professionnelle :
    • son travail (78,2 %) ;
    • L’organisation de son travail et celui de son équipe (68,8 %) ;
    • son évolution de carrière (55,5 %) ;
    • sa rémunération (30,4 %)
  • sa vie personnelle :
    • sa santé (78,1 %) ;
    • sa vie sociale (62 %)

(Source : Baromètre « Aider et travailler 2020 » d’Interfacia)

Caché dans la vie professionnelle

En 2030, 1 salarié sur 4 sera aidant. Leur bien-être et leur capacité à concilier leur temps de vie sont donc primordiaux pour qu’une entreprise puisse fonctionner correctement. Pourtant, ils éprouvent la plupart du temps des difficultés à évoquer leur statut auprès de leur supérieur hiérarchique.

25 % seulement des salariés ont informé leur employeur de leur situation d’aidant (Source : ETUDE OCIRP / VIAVOICE 2023) par peur d’être stigmatisés, bloqués dans leur avancement, voire licenciés. Le sentiment général est donc qu’évoquer la situation est risqué car stigmatisant.


➡️ Actualité : Profils des aidants en France : qui sont-ils ?


Et pourtant, des compétences renforcées

Les bénéfices de l’aidance sont moins connus, les entreprises perçoivent les aidants comme ceux qui ont toujours besoin d’aides. Finalement il est temps d’ouvrir les yeux en mettant en avant les compétences potentiellement développées avec la situation de leurs salariés et futurs salariés aidants.

Les proches aidants, à partir de leur expérience exigeante et très concrète d’accompagnement, vivent un processus d’adaptation et de transformation personnelle. Ils sont amenés à développer de manière empirique des savoir-faire et des savoir-être particuliers. On estime que 82 % des salariés aidants ont acquis de nouvelles compétences grâce à l’aidance.

Ces compétences, recherchées dans de très nombreux emplois, sont principalement de quatre différentes natures : la capacité à travailler avec les autres, la capacité à résoudre des problèmes complexes, l’auto organisation et la maîtrise des équipements et des technologies. Finalement, ils peuvent être les collaborateurs du futur !

(Source : Baromètre « Aider et travailler 2020 » d’Interfacia / Pépinière des Savoirs Expérientiels, Aidance et compétences pour l’emploi, piloté par AG2R LA MONDIALE avec l’Association Française des aidants, le Cercle Vulnérabilités et Société et la FNCIDFF).

Comment améliorer la situation des salariés aidants ?

Les attentes des salariés aidants auprès de leur entreprise

  • Flexibilité et/ou modification des horaires de travail
  • Soutien financier
  • Jours de congé supplémentaires pour les salariés aidants
  • Manager attentif
  • Mise en place ou élargissement du télétravail
  • Accès à des ressources externes : assistantes sociales, psychologues, aides au lien avec des associations extérieures ou des prestataires

Des politiques et des entreprises davantage impliquées en faveur des aidants

On constate que la première difficulté à laquelle doit faire face un aidant est le manque de temps (Source : Baromètre des aidants – Fondation April avec l’institut BVA – 2021). Pour les aider dans ce sens, il existe un certain nombre de mesures mises en place par le gouvernement dans la nouvelle Stratégie nationale de mobilisation et de soutien 2023-2027 pour les aidants et qui peuvent être appliquées au sein de l’entreprise :

  • le congé de proche aidant
  • le congé de présence parentale
  • le congé de solidarité familiale
  • l’aménagement du temps de travail propre à l’aidant

Des outils à disposition des entreprises et des ressources humaines

Pour faire bouger les choses, les entreprises peuvent décider de soutenir et accompagner leurs salariés aidants, en faisant appel aux dispositifs mis en place notamment par les groupes de protection sociale.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Il est préférable pour les aidants de ne pas travailler. » FAUX. Même si l’emploi augmente les contraintes d’organisation, il permet souvent de garder la tête hors de l’eau et de vivre autre chose que son rôle d’aidant. Il est aussi souvent essentiel pour conserver quelques ressources financières (pour aujourd’hui et demain à la retraite) et de garder une vie sociale.

Idée reçue n°2 : « Tous les aidants ont conscience de leur rôle. » FAUX. 6 aidants sur 10 ignorent qu’ils le sont et/ou ne se considèrent pas comme tels. Par conséquent, on estime donc que 80 % environ ne connaissent pas leur statut et les droits associés à celui-ci.

Pour aller plus loin…

L’action sociale d’AG2R LA MONDIALE, qui a permis la mise en œuvre de cette série, a créé un dispositif intégral pour venir aux proches aidants, en 5 phases :

  1. Identifier les salariés aidants ;
  2. Évaluer les besoins de l’entreprise et des salariés aidants ;
  3. Accompagner individuellement chaque salarié aidant ;
  4. Sensibiliser les salariés non-aidants et les managers ;
  5. Valoriser les compétences des aidants via le projet “Aidance, compétence et emploi”, qui rassemble une communauté d’entreprises pionnières sur le sujet des compétences de proches aidants et développe des outils pour valoriser les softs skills induits par l’aidance.

Les liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 36 : ADAPTER SON LOGEMENT À SES CAPACITÉS PHYSIQUES

Vivre dans son propre logement est un puissant symbole d’autonomie. 85% des personnes souhaitent vieillir chez soi (Source : Enquête menée par l’IFOP, France, 2019). Cependant, certaines personnes ressentent une perte d’autonomie liée à leur âge, leur santé ou un handicap. Chaque année 2 millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans sont responsables de 10 000 décès, la première cause de mortalité accidentelle, et de plus de 130 000 hospitalisations. (Source : Ministère de la Santé et de la Prévention). Pour les éviter il est alors essentiel pour ces personnes de trouver un logement déjà adapté à leurs besoins ou bien d’apporter des modifications à leur logement afin de leur permettre de vivre en autonomie.

La différence entre un logement accessible et un logement adapté

  • Un logement accessible respecte les obligations du code de la construction et de l’habitation. Ainsi, la majorité des logements récents sont accessibles. Cependant, cela ne garantit pas pour autant une adéquation avec les besoins de son occupant.
  • Un logement est dit adapté lorsque ses caractéristiques et son aménagement correspondent aux capacités et aux besoins de la personne handicapée ou de la personne âgée, et que celle-ci peut y vivre en autonomie.
    Les logements adaptés concernent toutes les personnes ayant besoin d’aménagements particuliers ou non. Les adaptations réalisées dans ces logements et espaces communs peuvent s’avérer utiles pour tous à un moment donné et permettent d’évoluer en toute sécurité, avec tout le confort nécessaire et en autonomie dans son habitation.

Des logements inadaptés et inaccessibles

Le logement est aujourd’hui la préoccupation majeure des Français, qui peut s’expliquer par des hausses tarifaires, des problématiques de pénurie ou encore d’insalubrité. C’est d’autant plus une source d’inquiétude pour les 2,5 millions de personnes dépendantes en France (INSEE) :

  • Seulement 7 % des logements sont considérés comme totalement accessibles (Source : Conseil national consultatif des personnes handicapées)
  • Les personnes en situation de handicap ont globalement un niveau de vie inférieur à l’ensemble de la population : 21 900 € en moyenne par an (contre 25 800 € /an pour l’ensemble de la population)
  • 6 personnes sur 10 éprouvent des difficultés pour trouver un logement adapté à leurs besoins (Sources : APF France handicap – Ifop)
  • 79.4 % des logements sociaux construits entre 2010 et 2014 sont accessibles, contre 32,4 % pour le parc privé

Adapter son logement à sa situation

Votre logement n’est pas ou plus adapté à votre situation ? Que vous soyez propriétaire ou locataire, il est alors possible d’adapter son logement en prévoyant des travaux d’aménagement. En effet, la loi du 11 février 2005 a permis de réaffirmer le droit des personnes handicapées ou, plus largement, à besoins spécifiques, de bénéficier d’adaptations pour pouvoir vivre décemment, au même titre que n’importe quel citoyen.

Vous êtes locataire auprès d’un bailleur social ou privé ?

En tant que locataire vous pouvez entreprendre des travaux à vos frais pour que votre logement soit adapté.

  • Une demande d’autorisation auprès du bailleur (via une lettre recommandée avec avis de réception) est alors nécessaire. Celle-ci doit décrire précisément les transformations envisagées, les conditions dans lesquelles les travaux seront réalisés ainsi que les entreprises sélectionnées.
  • Le bailleur a alors 4 mois pour donner son accord ou non.
  • Si le bailleur accepte que vous preniez en charge les travaux et aménagements qui vous sont nécessaires et si ces travaux correspondent à ceux prévus dans le décret du 29 septembre 2016 relatif aux travaux d’adaptation du logement1 il ne peut pas exiger une remise en état à votre sortie.

Vous êtes propriétaire et vous vivez en appartement ?

Aucune demande n’est nécessaire auprès de votre syndic, excepté si vous souhaitez un aménagement spécifique dans les parties communes (installation d’un monte-escaliers par exemple).
Astuce : n’hésitez pas à solliciter les services d’un ergothérapeute pour définir de manière précise les travaux à effectuer en fonction de votre situation. Certaines caisses de retraite peuvent financer ces services, renseignez-vous !

Comment financer les travaux d’aménagement ?

Des aides financières existent et vous aident à supporter l’investissement de travaux d’aménagement. Depuis le 1er janvier 2024, MaPrimeAdapt’ est la nouvelle aide unique pour les travaux d’adaptation des logements pour les personnes âgées et celles en situation de handicap. Elle s’adapte à chaque situation et pourra financer 50% ou 70% des travaux en fonction des ressources du ménage.

Les travaux d’adaptation financés par MaPrimeAdapt’ concernent, par exemple, le remplacement de la baignoire par une douche de plain-pied, l’installation d’un monte-escaliers électrique, la pose de mains courantes, l’élargissement des portes, l’adaptation des revêtements ou encore l’accès direct au logement.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Tout est déjà fait en matière d’accessibilité. » FAUX. Certains peuvent penser que les problèmes d’accessibilité sont résolus, mais de nombreux lieux publics et logements ne sont toujours pas adaptés aux besoins des PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Il reste encore beaucoup à faire pour rendre l’environnement plus inclusif.

Idée reçue n°2 : « L’accessibilité concerne uniquement les personnes en fauteuil roulant. » FAUX. Bien que les personnes en fauteuil roulant soient souvent associées à l’accessibilité, il est important de reconnaître que les besoins en matière d’accessibilité peuvent être variés. Cela inclut également les personnes avec des difficultés de déplacement, des problèmes de vision ou d’audition, entre autres.

Pour aller plus loin

1 Article 1 du décret n°2016-1282 du 29 septembre 2016 relatif aux travaux d’adaptation du logement aux personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie réalisés aux frais du locataire

Des liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 35 : SE DÉPLACER À VÉLO

La situation économique, environnementale et géopolitique a mis en évidence les limites de la dépendance au pétrole et à la voiture. Aussi, comme abordé dans l’épisode numéro 1, le transport se révèle être un contributeur significatif à la pollution atmosphérique. Choisir le vélo pour se déplacer au quotidien c’est prendre soin de sa santé physique et mentale, tout en faisant des économies et du bien à l’écologie.

C’est quoi le problème ?

Près de 25 % de la pollution atmosphérique qui engendre chaque année plusieurs millions de décès sur terre trouve son origine dans les modes de déplacement traditionnels. Pourtant on estime que 75 % des déplacements en voiture individuelle sont effectués pour des trajets inférieurs à 5 km.

Pourquoi se déplacer à vélo est une solution ?

Polluer moins

Silencieux et écologique, le vélo contribue à la décongestion urbaine, à la limitation de l’étalement urbain, à la réduction de la pollution atmosphérique et à la préservation des espaces naturels.

Améliorer sa santé

  • 150 minutes par semaine d’activité d’endurance modérée, c’est ce que préconise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les personnes entre 18 et 64 ans.
  • ¼ c’est la proportion de la population adulte mondiale (1,4 milliard de personnes) qui n’est pas suffisamment active.
  • 30 min de vélo 5 x par semaine sont suffisants pour appliquer les recommandations de l’OMS. Après 3 séances, les effets positifs sur la condition physique et les capacités cognitives sont déjà visibles.
  • Une pratique régulière permet de réduire le risque de maladies chroniques :
    • -40 % de cancer du côlon,
    • -30 % de maladies coronariennes et le diabète de type 2,
    • -24 % de maladies vasculaires cérébrales, etc.

Gagner du temps

À vélo, dans plus de 50 % des déplacements, on met moins de temps qu’en voiture car on va plus vite (15 km/h vs 14 km/h) et le stationnement est facilité.

Pourtant son utilisation est encore timide

10 millions de vélos acquis par les ménages français au cours des 5 dernières années. Cependant, cette transition vers une mobilité plus durable n’est pas uniforme.

  • Environ 45 % des ménages ne comptent aucun vélo (vs. 83 % ont au moins une voiture).
  • Seulement 5 % des actifs utilisent le vélo pour effectuer leur trajet domicile-travail (vs. 75 % qui utilisent leur voiture).
  • Seules certaines villes ont compris l’enjeu du déplacement autoporté et ont largement développé leur réseau cyclable, comme Grenoble, Strasbourg et Rennes. Ceci dit, les pouvoirs publics à travers le plan vélo et marche 2023-2027 permettent de nouveaux aménagements cyclables.

Pour se mettre au vélo

Bien le choisir

Vélo de ville, VTT, VTC, vélo de route, avec ou sans assistance, le choix d’un vélo peut vite devenir un casse-tête. Il est important de tenir compte de l’usage que l’on va en faire, du type de relief et de terrain pratiqué, de sa propre morphologie, de son budget, de son lieu de stockage, etc.

Profiter des aides

  • Le bonus vélo pour l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE : se renseigner auprès de votre localité/région).
  • Le forfait mobilités durables (FMD) destiné aux salariés du secteur privé et agents de services publics : prime exonérée d’impôt pouvant aller jusqu’à 700 € par an, versée par l’entreprise.

Pratiquer en toute sécurité

  • Se protéger du risque d’accidents : avoir un vélo en bon état, respecter le code de la route et être bien équipé (casque, gilet, avertisseur sonore, …)
  • Se protéger du vol : le marquage des vélos est obligatoire depuis le 1er janvier 2021 pour les vélos neufs et conseillé pour tous les vélos.

Même pour les grandes distances ?

  • L’intermodalité train/vélo et car/vélo se développent pour faciliter les longues distances.
  • Il est également possible de découvrir la France ou même l’Europe à vélo. Des infrastructures existent.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Le vélo coûte cher en entretien. » CERTAINEMENT PAS ! Comparé au coût annuel moyen d’une voiture (6000 €), le coût du déplacement à vélo est marginal, alors que l’on peut trouver des vélos d’occasion à moins de 100 €.

Idée reçue n°2 : « Les vélos à assistance électrique sont destinés aux fainéants. » FAUX. Pédaler en VAE est considéré comme une activité physique modérée (entre la marche et le vélo traditionnel). De plus, l’assistance cesse au-delà de 25 km/h et le VAE permet d’aller beaucoup plus loin.

Pour aller plus loin


Voir plus d’épisodes

Épisode 34 : METTRE FIN AU TABOU DE LA MALADIE CHEZ LES HOMMES

Les chiffres de 2023 révèlent une différence marquante dans la durée de vie entre les genres. Alors que les femmes célèbrent une moyenne de 85 ans, les hommes, quant à eux, voient leur existence écourtée à 79 ans. Derrière ces résultats se dessine une réalité inquiétante. Les hommes, en dépit des progrès médicaux et sociaux, se retrouvent à la traîne en matière de soins. Une connaissance lacunaire de leur propre santé et de la maladie entrave les hommes, les incitant à retarder les consultations médicales et à négliger les gestes préventifs pourtant cruciaux.

C’est quoi le problème ?

Les hommes reconnaissent difficilement qu’ils vont mal et ont moins recours aux soins médicaux que les femmes jusqu’à l’âge de 65 ans. (Source : INSEE).

Leur santé physique

Cette attitude a des conséquences sur leur santé physique, et peut engendrer des situations risquées comme la détection tardive de maladie par exemple.

  • 78 % des hommes français n’ont pas réalisé de dépistage de cancers spécifiques aux hommes. (Sources : Livi, opérateur de santé numérique).
  • 1er c’est le rang du cancer de la prostate chez l’homme (3ème cancer le plus meurtrier chez l’homme).
  • Pour 1 homme sur 2 le cancer est un sujet tabou. Lorsqu’ils sont malades, leur principale réaction face à la maladie est un déni ou un silence radio auprès de leurs proches.

Leur santé mentale

La santé mentale chez les hommes est également un sujet complexe et souvent négligé.

Voici quelques aspects clés :

  • Suicides. 75 % c’est la part qu’occupent les hommes dans les décès par suicide, en partie en raison de la réticence à rechercher de l’aide. (Source : l’Observatoire national du suicide). Les hommes peuvent être moins enclins à parler de leurs pensées suicidaires ou à chercher un soutien professionnel, contribuant ainsi à une augmentation du risque.
  • Dépression masculine. La dépression chez les hommes peut se manifester différemment de celle chez les femmes. Plutôt que de montrer des signes classiques de tristesse, les hommes peuvent exprimer leur détresse par l’irritabilité, la colère ou une prise de risque accrue.

Mais pourquoi la maladie est-elle aussi taboue chez les hommes ?

  • Les stéréotypes de genre traditionnels assignent souvent aux hommes des rôles sociaux qui encouragent la force physique et émotionnelle tout en décourageant l’expression de la vulnérabilité. Ainsi, reconnaître la maladie, qu’elle soit physique ou mentale, peut être interprété comme un signe de vulnérabilité.
  • Pression pour la virilité. La société impose une pression importante sur les hommes pour qu’ils correspondent à un idéal de virilité souvent déconnecté de leur bien-être physique et mental. Des expressions telles que « Sois un homme, Ne fais pas ta fillette » résonnent dans leur éducation, laissant ainsi une empreinte indélébile sur leur perception d’eux-mêmes.
  • Peur du jugement ou d’un changement de comportement de la part de leurs proches. Les hommes peuvent craindre le jugement de la société, de leurs pairs ou même de leur entourage s’ils révèlent des problèmes de santé. La peur d’être perçu comme incapable, instable ou défaillant peut les dissuader d’ouvrir la discussion sur leur état de santé.
  • Le manque de sensibilisation et d’éducation sur les questions de santé peut contribuer à une méconnaissance générale. Cela peut rendre difficile l’identification des signes de problèmes de santé et la compréhension de la nécessité de chercher de l’aide.

Comment surpasser sa maladie ?

  • Maintenez une communication ouverte. Tout d’abord en parler, c’est faire face à la réalité et se libérer du fardeau.
  • Prenez soin de votre santé mentale. N’hésitez pas à parler à un professionnel de la santé mentale. À rejoindre des groupes de soutien ou à partager vos sentiments avec vos proches.
  • Informer vos proches de votre maladie et accepter leur soutien. Cela leur permet de prendre conscience des difficultés auxquelles nous devons faire face, et de se mobiliser avec vous au quotidien.
  • Adoptez un mode de vie sain en matière d’alimentation, d’exercice physique et de gestion du stress. On estime que 40% des cancers peuvent être évités en limitant les facteurs de risques liés à nos modes de vie et à nos comportements. (Boissons alcoolisées, tabac, alimentation déséquilibrée, manque d’exercice physique, surpoids et obésité).
  • Célébrez les victoires, grandes et petites.

La maladie chez les hommes : un enjeu de sensibilisation majeur

Des actions de sensibilisation et de prévention se sont mises en place comme notamment le Movember. Durant un mois les hommes se laissent pousser la moustache. L’objectif : sensibiliser le maximum de monde et lever des fonds pour financer des centaines de projets autour de la santé des hommes dans le monde.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Il n’existe pas de troubles alimentaires chez les hommes. » FAUX. Les hommes sont certes moins touchés par ces troubles (1 homme pour 9 femmes). Mais le nombre de cas augmente chaque année et se différencie des Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) plus communément observés chez les femmes. Plus généralement la “bigorexie” est la recherche du muscle qui définit ces comportements.

Idée reçue n°2 : « Les hommes et les femmes sont égaux face au cancer. » Malheureusement non. En 2023, en France métropolitaine, le nombre de nouveaux cas est estimé à 245 610 chez les hommes et 187 526 chez les femmes.

Pour aller plus loin

Les liens utiles :


Voir plus d’épisodes

Épisode 33 : REPRENDRE SA VIE APRÈS UN CANCER

Le cancer crée une fêlure dans la vie de la personne malade en s’invitant autant dans son corps que dans sa vie et dans ses habitudes de vie. Ainsi après un cancer, le retour à la vie quotidienne, à l’emploi n’est pas toujours facile. La convalescence est longue aussi bien physiquement que psychologiquement. C’est une reconstruction qui peut impliquer des difficultés pour certaines personnes.

Quelques chiffres

(Source : Fondation pour la Recherche contre le Cancer)

  • Le cancer est la 1ère cause de mortalité prématurée en France.
  • 1200 nouveaux cas de cancer sont détectés chaque jour en France (soit une prévision de 433 000 cas en 2023). Les plus fréquents sont la prostate, du sein, du côlon rectum et du poumon.
  • 3,8 millions de Français vivent aujourd’hui avec un diagnostic de cancer.
  • 3 personnes sur 5 déclarent avoir conservé des séquelles cinq ans après leur diagnostic.

La problématique

La fin d’un traitement contre le cancer est une période de changement. Il faut faire face au quotidien. Toutes les angoisses et/ou difficultés ne disparaissent pas forcément après l’arrêt des traitements.

Dans les mois qui suivent la fin de leur traitement, les personnes touchées par le cancer peuvent changer leur rapport à la vie. Il faut alors parfois effectuer certains aménagements : de nouveaux horaires, s’adapter à des changements corporels, émotionnels ou à un niveau d’énergie différent. Ce qui peut s’accompagner d’une redéfinition de ses priorités. Même si on parle de retour à la vie normale, certaines personnes considèrent qu’il s’agit de la découverte de leur nouvelle normalité.

La priorité devient, pour beaucoup, d’éviter la récidive et de prendre soin de sa santé.

Comment reprendre le cours de sa vie sereinement après un cancer ?

À court et à plus long terme

Améliorer son hygiène de vie :

Près de la moitié des cancers détectés chaque année pourraient être évités en changeant nos comportements quotidiens.

L’Institut National du Cancer recommande de :

  • Ne pas fumer
  • Modérer sa consommation d’alcool
  • Avoir une alimentation diversifiée et équilibrée
  • Surveiller son poids
  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Éviter l’exposition aux rayonnements UV
  • Procéder aux contrôles de dépistage mis en place par le ministère de la santé à des périodes critiques de la vie.

Reprendre une activité physique :

  • 30 minutes d’activité́ physique modérée 5 jours par semaine permettent de réduire d’environ 25% le risque de développer un cancer du sein et du colon. (Source : OMS).
  • D’autres bénéfices : amélioration symptomatique de la fatigue, de la qualité de vie, de l’état psychologique et émotionnel, de l’observance aux traitements, parfois le maintien d’une vie sociale.

Reprendre sa vie professionnelle :

Le retour au travail marque la reprise d’une « vie normale » : retrouver une place, pour redevenir « quelqu’un qui compte », non seulement dans l’entreprise, mais plus largement dans la société.

Pour faciliter ce retour :

  • Demander un temps de convalescence pour se retrouver et se reconstruire,
  • Reprendre le lien préalablement avec son environnement professionnel,
  • Se préparer au retour tant psychologiquement que physiquement,
  • Dans certains cas, il est important de demander une reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) ou d’Invalidité, en concertant l’Assurance Maladie,
  • Opter pour une reprise progressive et demander si nécessaire un aménagement de poste,
  • Demander un accompagnement de l’environnement professionnel après la reprise.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Adopter un régime alimentaire particulier peut guérir du cancer. » FAUX ! Aucun régime alimentaire spécifique n’a scientifiquement prouvé son efficacité pour guérir du cancer. En revanche, une alimentation équilibrée et adaptée est plus que recommandée. Le jeûne est à éviter car il accentue l’affaiblissement général notamment dans le cas d’une chimiothérapie.

Idée reçue n°2 : « Avoir de l’énergie pour pratiquer une activité physique indique que l’on est en mesure de reprendre le travail ? » FAUX ! Il est fortement recommandé d’avoir une activité physique adaptée lorsque l’on subit un traitement contre le cancer afin de mieux le supporter. Travailler demande de la concentration, un état d’esprit propice, une forme mentale et physique dont ne dispose pas forcément une personne malade.

Pour aller plus loin…

Les liens utiles :


Voir plus d’épisodes