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Épisode 07 : RESTER EN FORME QUAND ON EST AIDANT

La population française vieillit. La problématique de l’accompagnement des personnes dépendantes s’inscrit dans un mouvement sociétal de grande ampleur.

Si des politiques publiques ont été développées dans ce sens en mettant en place des services de soins et d’accompagnement, force est de constater que l’aide est apportée en grande partie par l’entourage familial. Les capacités d’accueil en structures spécialisées sont en effet limitées et ne sont financièrement pas accessibles à tous.

Dans la majorité des cas, la vie de l’aidant s’articule autour du proche à aider, avec un risque d’isolement et d’altération de sa santé. Pour éviter de s’affaiblir, de s’isoler, de développer certaines maladies, l’activité physique adaptée est une solution. Elle permet de souffler, de prendre soin de soi pour s’occuper encore mieux de la personne que l’on accompagne.

C’est quoi le problème ?

La dépendance en croissance

La population des plus de 75 ans sera multipliée par 2,5 entre 2000 et 2040. On comptera alors plus de 2 millions de personnes dépendantes. La principale cause de dépendance est l’âge (53 %), suivie de la maladie (45 %) et du handicap (34 %). Si la majorité des personnes âgées vieillissent dans de bonnes conditions d’autonomie, 8 % des plus de 60 ans et 20 % des plus de 80 ans sont aujourd’hui en dépendance soit environ 1,4 million de personnes. (Source : Solidarités-Santé)
Les capacités d’accueil sont limitées. On compte environ 730 000 places cumulées en EHPA (Établissement d’Hébergement pour Personne Âgée) et EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personne Âgée Dépendante). Pour ceux qui n’y trouvent pas de place ou pour qui cette solution n’est pas accessible, les aidants sont à l’œuvre.


➡️ Actualité : Profils des aidants en France : qui sont-ils ?



Être aidant, mais à quel prix ?

Les aidants dépensent souvent beaucoup d’énergie pour permettre le maintien à domicile d’un proche. Le danger pour eux est de s’épuiser et de mettre en péril leur propre santé. C’est pourquoi ils doivent prendre conscience de leurs capacités et surtout de leurs limites afin de prendre soin de leur capital santé. Pour être aidant, il faut être en forme soi-même tant au niveau physique que psychologique afin de « bien aider » l’autre.

En France, entre 8 et 11 millions de personnes se déclarent « aidantes » à des degrés divers, soit près d’1 Français sur 6. Parmi eux (selon le « Guide ministériel du proche aidant ») :

  • 69 % constatent un impact réel sur leur état moral.
  • 45 % observent un impact négatif sur leur vie familiale et sociale.
  • 62 % se sont déjà retrouvés dans un état d’épuisement et 53 % subissent des effets sur leur propre santé.
  • 33 % apportent une aide financière à la personne aidée.
  • 90 % ne perçoivent aucune contrepartie financière.

Comment se maintenir en forme quand on est aidant ?

Il est essentiel de prendre le temps de souffler !

Depuis 2015, la loi française reconnaît aux aidants de personnes en perte d’autonomie un droit au répit ! Ce droit est destiné aux proches aidants qui assurent une aide indispensable à une personne âgée vivant à domicile, bénéficiant de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et qui ne peuvent être remplacés par une autre personne de son entourage. Il se matérialise par une aide financière. Et permet de mettre en place un accompagnement professionnel de l’aidé, permettant parallèlement à l’aidant de bénéficier d’un répit.

Résister à l’isolement et cultiver ses relations pour préserver sa santé mentale

Être aidant isole. Concilier ce rôle avec les tâches quotidiennes et bien souvent une activité professionnelle est synonyme de stress permanent et de manque de temps. Pourtant, le fait d’échanger avec d’autres, de sortir, de continuer à pratiquer des activités permet de réduire le stress, l’anxiété et ainsi de conserver sa santé (sorties culturelles entre amis, activités de clubs divers, échanges et conseils des associations d’aidants, …)
Il est également important pour l’aidant de trouver un équilibre dans sa relation avec l’aidé.
Plusieurs études scientifiques ont prouvé qu’une vie sociale épanouie est facteur de bonne santé physique. La chercheuse Julian Hold conclut d’ailleurs que l’intégration sociale et le soutien social sont les premiers facteurs de longévité chez l’être humain.

Pratiquer une activité physique régulière et apprendre les bons gestes

Aussi, être aidant peut vous amener à une forme de sédentarité qui augmente le risque de maladies cardio-vasculaires et de TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) notamment. Il est donc important de se prévoir du temps pour se maintenir en forme en pratiquant une activité physique adaptée et régulière (du jardinage à la marche en passant par des séances d’activité physique adaptée comme le yoga, la gymnastique, …), mais aussi de se former aux bons mouvements permettant d’aider physiquement une personne et d’adapter l’environnement de l’aidant (matériel adéquat pour ne pas trop solliciter physiquement l’aidant, comme les rollators, poignées de maintien, …).

Les idées reçues…

Idée reçue n°1 : Tout le monde comprend ce qu’être aidant suppose ? Pas toujours ! Il est souvent nécessaire d’avoir été aidant pour comprendre l’ampleur de la tâche et il en résulte une solitude pour l’aidant. Il est donc important pour l’aidant de partager son expérience et pour son entourage d’essayer de comprendre et d’accompagner l’aidant.

Idée reçue n°2 : J’ai trop peu de temps pour être aidant ? Le plus souvent, l’aidant n’a pas le choix ! Personne n’est prêt à être aidant et quand nous le devenons, la vie ne s’arrête pas. Tout est une question d’organisation et de partage des tâches avec d’autres proches aidants ou avec des aides extérieures le cas échéant.

Pour aller plus loin…

Des liens utiles :

  07 décembre 2022
  04:57