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Épisode 34 : METTRE FIN AU TABOU DE LA MALADIE CHEZ LES HOMMES

Les chiffres de 2023 révèlent une différence marquante dans la durée de vie entre les genres. Alors que les femmes célèbrent une moyenne de 85 ans, les hommes, quant à eux, voient leur existence écourtée à 79 ans. Derrière ces résultats se dessine une réalité inquiétante. Les hommes, en dépit des progrès médicaux et sociaux, se retrouvent à la traîne en matière de soins. Une connaissance lacunaire de leur propre santé et de la maladie entrave les hommes, les incitant à retarder les consultations médicales et à négliger les gestes préventifs pourtant cruciaux.

C’est quoi le problème ?

Les hommes reconnaissent difficilement qu’ils vont mal et ont moins recours aux soins médicaux que les femmes jusqu’à l’âge de 65 ans. (Source : INSEE).

Leur santé physique

Cette attitude a des conséquences sur leur santé physique, et peut engendrer des situations risquées comme la détection tardive de maladie par exemple.

  • 78 % des hommes français n’ont pas réalisé de dépistage de cancers spécifiques aux hommes. (Sources : Livi, opérateur de santé numérique).
  • 1er c’est le rang du cancer de la prostate chez l’homme (3ème cancer le plus meurtrier chez l’homme).
  • Pour 1 homme sur 2 le cancer est un sujet tabou. Lorsqu’ils sont malades, leur principale réaction face à la maladie est un déni ou un silence radio auprès de leurs proches.

Leur santé mentale

La santé mentale chez les hommes est également un sujet complexe et souvent négligé.

Voici quelques aspects clés :

  • Suicides. 75 % c’est la part qu’occupent les hommes dans les décès par suicide, en partie en raison de la réticence à rechercher de l’aide. (Source : l’Observatoire national du suicide). Les hommes peuvent être moins enclins à parler de leurs pensées suicidaires ou à chercher un soutien professionnel, contribuant ainsi à une augmentation du risque.
  • Dépression masculine. La dépression chez les hommes peut se manifester différemment de celle chez les femmes. Plutôt que de montrer des signes classiques de tristesse, les hommes peuvent exprimer leur détresse par l’irritabilité, la colère ou une prise de risque accrue.

Mais pourquoi la maladie est-elle aussi taboue chez les hommes ?

  • Les stéréotypes de genre traditionnels assignent souvent aux hommes des rôles sociaux qui encouragent la force physique et émotionnelle tout en décourageant l’expression de la vulnérabilité. Ainsi, reconnaître la maladie, qu’elle soit physique ou mentale, peut être interprété comme un signe de vulnérabilité.
  • Pression pour la virilité. La société impose une pression importante sur les hommes pour qu’ils correspondent à un idéal de virilité souvent déconnecté de leur bien-être physique et mental. Des expressions telles que « Sois un homme, Ne fais pas ta fillette » résonnent dans leur éducation, laissant ainsi une empreinte indélébile sur leur perception d’eux-mêmes.
  • Peur du jugement ou d’un changement de comportement de la part de leurs proches. Les hommes peuvent craindre le jugement de la société, de leurs pairs ou même de leur entourage s’ils révèlent des problèmes de santé. La peur d’être perçu comme incapable, instable ou défaillant peut les dissuader d’ouvrir la discussion sur leur état de santé.
  • Le manque de sensibilisation et d’éducation sur les questions de santé peut contribuer à une méconnaissance générale. Cela peut rendre difficile l’identification des signes de problèmes de santé et la compréhension de la nécessité de chercher de l’aide.

Comment surpasser sa maladie ?

  • Maintenez une communication ouverte. Tout d’abord en parler, c’est faire face à la réalité et se libérer du fardeau.
  • Prenez soin de votre santé mentale. N’hésitez pas à parler à un professionnel de la santé mentale. À rejoindre des groupes de soutien ou à partager vos sentiments avec vos proches.
  • Informer vos proches de votre maladie et accepter leur soutien. Cela leur permet de prendre conscience des difficultés auxquelles nous devons faire face, et de se mobiliser avec vous au quotidien.
  • Adoptez un mode de vie sain en matière d’alimentation, d’exercice physique et de gestion du stress. On estime que 40% des cancers peuvent être évités en limitant les facteurs de risques liés à nos modes de vie et à nos comportements. (Boissons alcoolisées, tabac, alimentation déséquilibrée, manque d’exercice physique, surpoids et obésité).
  • Célébrez les victoires, grandes et petites.

La maladie chez les hommes : un enjeu de sensibilisation majeur

Des actions de sensibilisation et de prévention se sont mises en place comme notamment le Movember. Durant un mois les hommes se laissent pousser la moustache. L’objectif : sensibiliser le maximum de monde et lever des fonds pour financer des centaines de projets autour de la santé des hommes dans le monde.

Des idées reçues

Idée reçue n°1 : « Il n’existe pas de troubles alimentaires chez les hommes. » FAUX. Les hommes sont certes moins touchés par ces troubles (1 homme pour 9 femmes). Mais le nombre de cas augmente chaque année et se différencie des Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) plus communément observés chez les femmes. Plus généralement la “bigorexie” est la recherche du muscle qui définit ces comportements.

Idée reçue n°2 : « Les hommes et les femmes sont égaux face au cancer. » Malheureusement non. En 2023, en France métropolitaine, le nombre de nouveaux cas est estimé à 245 610 chez les hommes et 187 526 chez les femmes.

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  29 février 2024
  04:38