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Épisode 24 : RESPIRER UN AIR PLUS SAIN CHEZ SOI

Si la pollution atmosphérique est depuis bien longtemps un sujet de préoccupation sanitaire et environnementale, ce n’est que récemment que la pollution intérieure est devenue une préoccupation prise au sérieux par les pouvoirs publics. Nous passons en moyenne 14 heures par jour à notre domicile et environ 80 % du temps dans des lieux fermés. Cependant, l’air que nous y respirons n’est pas toujours de bonne qualité.

Effectivement, un air ambiant pollué à des effets néfastes sur la santé. Cela peut aller de la simple gêne olfactive à une irritation des yeux, de la peau, de l’appareil respiratoire, à des crises d’asthme en passant par des problèmes de somnolence. À long terme, cette pollution peut participer à l’apparition de pathologies graves telles que l’AVC ou le cancer du poumon. Les sources de pollution de l’air ambiant sont multiples et peuvent s’accumuler si l’on n’y prend pas garde. Voyons comment respirer un air plus sain chez soi.

Un enjeu sanitaire

3,2 millions de personnes meurent chaque année prématurément de maladies imputables à la pollution intérieure / de l’air ambiant (OMS), dont 40 000 décès en France (Santé Publique France). Il faut néanmoins noter une légère baisse de cette mortalité de 5 % par ans les toutes dernières années. Près de la moitié des décès par pneumonie chez l’enfant âgé de moins de 5 ans sont dus à l’inhalation de matières particulaires provenant de la pollution de l’air intérieur.

Les causes de décès sont les suivantes (OMS) :

  • 32 % : cardiopathies ischémiques (rétrécissement des artères coronaires),
  • 23 % : accident vasculaire cérébral (AVC),
  • 21 % : infections des voies respiratoires inférieures (IRI),
  • 20 % : bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO),
  • 6 % : cancer du poumon.

Les facteurs de la pollution intérieure

Les particules fines responsables de la pollution de l’air ambiant soit issues en grande partie de nos activités et de nos comportements :

  • L’utilisation de peintures, colles et autres matériaux de construction polluants,
  • L’utilisation de produits d’entretien irritants, dont les désodorisants,
  • L’utilisation d’un système de chauffage, de cuisson ou de climatisation inadapté ou non entretenu, pouvant notamment dégager du monoxyde de carbone (inodore et mortel),
  • La présence de résidus de fumées liées à la cuisson de nourriture. Du gaz Radon peut s’infiltrer par le sol, d’humidité persistante, de moisissures et d’acariens liée notamment à un défaut d’aération ou de ventilation,
  • Le tabagisme, même passif,
  • La présence de dioxyde d’azote (NO2), liée principalement au trafic routier, qui s’accumule dans les logements aux heures de pointe.
  • La présence de matériaux dangereux ou vétustes
  • Et même la présence d’animaux de compagnie.

Comment améliorer l’air ambiant chez soi sans impacter sa facture énergétique ?

1. Aérez :

  • Aérez régulièrement votre logement. Un minimum de 10 min par jour en abaissant la température des appareils de chauffage à proximité des fenêtres pour ne pas dépenser inutilement de l’énergie.
  • Entretenez vos appareils de chauffage, de climatisation et de ventilation. Une fois par an, faites appel à un professionnel qui s’assure du bon fonctionnement général et réalise l’entretien (changement des filtres notamment).
  • N’oubliez pas d’activer votre hotte aspirante lorsque vous cuisinez.

2. Ventilez :

  • Attention : même bien ventilé, votre logement nécessite d’être aéré régulièrement.
  • Laissez circuler l’air intérieur tel que prévu par le constructeur. Ne bloquez pas le système de ventilation (VMC), ne bouchez surtout pas les entrées/sorties d’air et nettoyez annuellement les grilles et filtres.
  • Faites vérifier votre système de ventilation (VMC) par un spécialiste tous les 3 ans.

3. Supprimez les sources de pollution intérieure :

  • Avant de faire un achat, lisez les étiquettes et privilégiez la note A+ (émissions faibles). L’étiquette « Émissions dans l’air intérieur » signale le niveau d’émission en composés organiques volatils des produits de construction, des revêtements de murs et même des meubles. Utilisez des peintures à base d’eau (et non glycero) et aux composés biosourcés. Pour vos murs, évitez notamment la pose de toile de verre, source d’émanations néfastes.
  • Remplacez les éléments vétustes susceptibles de polluer. Moquettes, isolants (dont l’amiante), éléments enduits de matières néfastes comme les peintures au plomb.
  • Ne fumez pas à l’intérieur car l’effet sur votre santé et celle des personnes présentes est grandement accentué.
  • En présence d’animaux domestiques. Brossez vos animaux, aspirez régulièrement votre logement, nettoyez les éléments de literie ou empêchez la circulation des animaux dans votre zone de couchage.

4. Participez à la réduction de la pollution extérieure

La pollution extérieure se retrouve et se concentre dans nos intérieurs. Privilégiez dans la mesure du possible la mobilité douce et active (marche et vélo) et prenez les transports en commun. (Voir l’épisode N°1).

Des idées reçues

  • Idée reçue n°1 : « L’air intérieur d’un logement est moins pollué que l’air extérieur » FAUX ! Une étude réalisée par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) révèle une concentration de certains polluants jusqu’à 10 fois plus importante à l’intérieur.
  • Idée reçue n°2 : « Les bougies, l’encens, les parfums et désodorisants d’intérieur, le papier d’Arménie… purifient l’air de votre habitat » FAUX ! Ces produits libèrent des particules et des composés organiques volatils (COV) tels que du benzène ou du formaldéhyde, qui polluent l’air.

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  11 octobre 2023
  04:21