Comme nous avons pu le voir dans l’épisode n°3, en France on compte environ 11 millions d’aidants. Parmi eux, au moins 50 % sont des actifs, c’est-à-dire qu’ils sont salariés, entrepreneurs, demandeurs d’emploi, etc. (Source : Baromètre des aidants 2020 réalisé par la Fondation April et l’institut de sondage BVA). Cela exige au quotidien une grande disponibilité et de pouvoir mobiliser d’importantes ressources physiques, psychologiques et intellectuelles. Cette situation les oblige à trouver leur point d’équilibre entre ces trois engagements prenants : vie professionnelle, vie personnelle et vie d’aidant. Dans les entreprises et les organisations, la question des salariés aidants a longtemps été mise de côté, en grande partie parce qu’il s’agissait de situations privées. Désormais, le nombre de situations d’actifs aidants et la porosité entre la vie privée et la vie professionnelle ne permettent plus d’éviter ce sujet.
En France aujourd’hui, environ 1 salarié sur 5 est un aidant qui jongle quotidiennement entre son travail et son rôle d’aidant. Cette situation peut rapidement devenir difficile à gérer et entraîne des impacts négatifs sur :
(Source : Baromètre « Aider et travailler 2020 » d’Interfacia)
En 2030, 1 salarié sur 4 sera aidant. Leur bien-être et leur capacité à concilier leur temps de vie sont donc primordiaux pour qu’une entreprise puisse fonctionner correctement. Pourtant, ils éprouvent la plupart du temps des difficultés à évoquer leur statut auprès de leur supérieur hiérarchique.
25 % seulement des salariés ont informé leur employeur de leur situation d’aidant (Source : ETUDE OCIRP / VIAVOICE 2023) par peur d’être stigmatisés, bloqués dans leur avancement, voire licenciés. Le sentiment général est donc qu’évoquer la situation est risqué car stigmatisant.
À découvrir
➡️ Actualité : Profils des aidants en France : qui sont-ils ?
Les bénéfices de l’aidance sont moins connus, les entreprises perçoivent les aidants comme ceux qui ont toujours besoin d’aides. Finalement il est temps d’ouvrir les yeux en mettant en avant les compétences potentiellement développées avec la situation de leurs salariés et futurs salariés aidants.
Les proches aidants, à partir de leur expérience exigeante et très concrète d’accompagnement, vivent un processus d’adaptation et de transformation personnelle. Ils sont amenés à développer de manière empirique des savoir-faire et des savoir-être particuliers. On estime que 82 % des salariés aidants ont acquis de nouvelles compétences grâce à l’aidance.
Ces compétences, recherchées dans de très nombreux emplois, sont principalement de quatre différentes natures : la capacité à travailler avec les autres, la capacité à résoudre des problèmes complexes, l’auto organisation et la maîtrise des équipements et des technologies. Finalement, ils peuvent être les collaborateurs du futur !
(Source : Baromètre « Aider et travailler 2020 » d’Interfacia / Pépinière des Savoirs Expérientiels, Aidance et compétences pour l’emploi, piloté par AG2R LA MONDIALE avec l’Association Française des aidants, le Cercle Vulnérabilités et Société et la FNCIDFF).
On constate que la première difficulté à laquelle doit faire face un aidant est le manque de temps (Source : Baromètre des aidants – Fondation April avec l’institut BVA – 2021). Pour les aider dans ce sens, il existe un certain nombre de mesures mises en place par le gouvernement dans la nouvelle Stratégie nationale de mobilisation et de soutien 2023-2027 pour les aidants et qui peuvent être appliquées au sein de l’entreprise :
Pour faire bouger les choses, les entreprises peuvent décider de soutenir et accompagner leurs salariés aidants, en faisant appel aux dispositifs mis en place notamment par les groupes de protection sociale.
Idée reçue n°1 : « Il est préférable pour les aidants de ne pas travailler. » FAUX. Même si l’emploi augmente les contraintes d’organisation, il permet souvent de garder la tête hors de l’eau et de vivre autre chose que son rôle d’aidant. Il est aussi souvent essentiel pour conserver quelques ressources financières (pour aujourd’hui et demain à la retraite) et de garder une vie sociale.
Idée reçue n°2 : « Tous les aidants ont conscience de leur rôle. » FAUX. 6 aidants sur 10 ignorent qu’ils le sont et/ou ne se considèrent pas comme tels. Par conséquent, on estime donc que 80 % environ ne connaissent pas leur statut et les droits associés à celui-ci.
Pour aller plus loin…
L’action sociale d’AG2R LA MONDIALE, qui a permis la mise en œuvre de cette série, a créé un dispositif intégral pour venir aux proches aidants, en 5 phases :
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’action sociale AG2R LA MONDIALE.
Les liens utiles :